Lorsqu’il nous arrive un malheur, la plupart des personnes réagissent en ressentant une peine, un mal lourd à l’intérieur, qui peut finir par prendre une place importante dans notre quotidien, qui peut somatiser dans certaines zones de notre corps… mal au cœur, mal au ventre, la gorge nouée, nausées et autres douleurs corporelles… il n’y a pas de normal, pas normal, « je réagis trop fort », « ça ne devrait pas me toucher autant », « je suis nul je n’arrive pas à gérer »…
Ne vous jugez pas, ne jugez pas la valeur de votre peine… « oui mais », par rapport à votre voisin qui a perdu sa femme, ce jeune vu aux infos qui est devenu paraplégique, votre cousin atteint d’un cancer, ces personnes qui vivent une guerre… oui on trouve toujours plus malheureux et de quoi relativiser… mais, même en vous disant cela, la peine que vous ressentez ne change pas? Alors arrêter de la juger, de la quantifier ( je devrais moins me plaindre que le voisin ou l’oncle, ce n’est pas si grave ce qu’il m’arrive). Vous avez le droit de vous sentir tourmenter à partir du moment où cela chamboule votre vie, votre quotidien… une cheville foulée ce n’est pas si grave…mais si vous ne pouvez plus pratiquer votre activité préférée qui est le seul moment de la semaine où vous pouvez profiter d’un petit moment pour vous, si vous ne pouvez plus travailler et que vous êtes la seule source de revenus de votre foyer…alors oui vous avez le droit de vous plaindre un peu. Bien sûr, comme je le disais, tout est relatif, et pour reprendre mon exemple: en comparaison à une entorse de cheville, une amputation de jambe, par exemple, a un impact plus important sur la vie. Mais ne jugez pas.
Essayez plutôt de comprendre votre peine, d’où elle vient, et pourquoi elle prend autant d’ampleur dans votre vie… sans vous demandez si cela est justifié ou non.
Parfois on s’enferme, en se disant justement « Je ne vais pas me plaindre, je ne suis pas en train de mourrir non plus, c’est ridicule en plus, les autres ont leurs propres malheurs alors le mieux c’est que je le garde pour moi » ou encore, «Que vont-ils dire de moi? Ils vont aller répéter ça à tout le monde, je ne veux pas qu’on sache… »
Mais au contraire, apprenez à en parler. Sachez surtout à qui le faire. Une personne qui est à même de vous écouter et d’entendre votre souffrance. Une personne de confiance, ou un groupe d’ami. On sous-estime souvent la portée de l’amitié. Si vous ne voulez pas en parler à votre famille, d’autres personnes sont là autour. Il peut s’agir aussi de professionnels: médecins, psychologues, thérapeutes, auxiliaires médicaux, ou encore certains groupes de parole. Cela peut être un ami, un proche. Vous pouvez aussi écrire vos sentiments sans réfléchir, tout déballer sur un morceau de papier. Rien que le fait d’écrire peut parfois nous amener à voir la scène d’un autre point de vue, et d’y voir une petite lumière d’espoir.
Encore une fois, il ne s’agit pas de se plaindre pour se plaindre, à tout bout de champs, à voix haute, mais parfois il est bien de savoir partager son chagrin. Peut-être que d’autres personnes sont dans le même cas que vous, et que d’en parler avec vous leur ferait du bien. Savoir que quelqu’un d’autre vit la même chose. Ne pas se savoir seul. Car vous n’êtes pas seul. De nombreuses personnes peuvent vous venir en aide, et VOUS pouvez venir en aide à d’autres, en leur laissant la parole. Sachez écouter vous aussi. Nous avons pleins de choses à apprendre des autres tout autour de nous.
Et si vous ne trouvez pas ce qu’il vous convient, que le fait de parler à quelqu’un ne vous emballe pas, que vous sentez que vous vous renfermez et que des douleurs commencent à apparaître dans votre corps, sachez que de nombreuses méthodes, comme la Biokinergie, travaillent sur les sentiments, les émotions et permettent de se libérer de ces souffrances entêtantes. L’action se fait ici par le corps et éventuellement une parole de temps par ci par là, si vous en ressentez le besoin pendant la séance. Mais bien souvent, mis à part le temps d’anamnèse en début de séance et de débriefing à la fin, vous n’aurez pas besoin de parler, juste de vous laisser allez à la séance.
Prenez le temps de trouver ce qu’il vous convient, mais ne restez pas seul avec vos douleurs.
On pense trop souvent à soigner son corps, mais moins sa tête et son esprit… à tort! Une vision, une façon de penser dépassées qui nous pousse à croire que nous n’avons pas besoin de nous faire aider, que ca va passer… mais faites attention, des pensées négatives entretenues peuvent vite vous faire sombrer dans une spirale négative… mais heureusement, il n’est jamais trop tard! Vous pouvez à n’importe quel moment demander de l’aide…😊
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